“Criminalisation homosexualité : Macky entre le marteau des Occidentaux et l’enclume des religieux”
Depuis, la question était laissée en suspens et les homosexuels ne se sont jamais sentis aussi libres qu’au Sénégal où, selon certaines mauvaises langues, ils font la pluie et le beau temps. Aujourd’hui, avec cette proposition de loi criminalisant cette pratique, le gouverne- ment du président Macky Sall est assurément pris entre deux feux.
Celui des lobbies LGBT portés justement par des puissances occidentales de plomber la mise en œuvre de certains projets gouvernementaux d’envergure, d’un côté, et celui non moins redoutable des confréries religieuses qui, une fois n’est pas coutume, marchent cette fois-ci main dans la main avec le peuple pour sauvegarder le peu de valeurs qui nous restent.
Touba, Tivaouane, Médina Baye, Ndiassane, Thiénaba et le clergé catholique, entre autres groupes religieux, en intelligence avec la plateforme And Samm Jikko yi, portent cette proposition de loi. Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, le khalife général des Mourides, suit particulièrement l’évolution de la proposition de loi qui lui tient à cœur. Et selon son proche entourage, il compte peser de tout son poids pour que le Sénégal ne soit pas livré à la perversion des puissances qui veulent nous imposer une société non conforme à nos valeurs et traditions.
Une position exploitée à juste raison par Mame Matar Guèye de l’Ong Jamra qui menace d’exposer à la vindicte populaire les députés qui seront contre ce projet de loi. Le ministre des Affaires étrangères, Me Aissata Tall Sall, semble, pour le moment, résister aux pressions des puissances occidentales qui menacent de fermer le robinet financier et entend faire valoir sa souveraineté.
Devant l’histoire et les hommes, le député Cheikh Bamba Dièye a ainsi appelé ses collègues à prendre leurs responsabilités sans se préoccuper nullement des pressions extérieures. Il a rappelé que l’allégeance des députés doit aller en priorité au peuple et à nos convictions religieuses et non vis-à-vis de l’étranger ou de quoi que ce soit qui n’est pas conforme à nos convictions. «Tout député a un engagement vis-à-vis des populations. Celles-là ne nous ont pas mandatés pour inventer une société qui ne rime pas avec nos croyances et valeurs. Plus de 72 pays dont le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie et le Ghana ont criminalisé cette pratique. Le Sénégal, avec toute cette croyance et la foi dont ont fait montre, ne doit pas rester derrière », a soutenu le député Cheikh Bamba Dieye.
Et de poursuivre, « c’est une question de foi, de responsabilité et de liberté. Il n’est pas question d’inventer une société pour des Français encore moins pour des Américains. Il s’agit pour les Sénégalais d’inventer une société plus conforme à leurs réalités, à leurs convictions religieuses, à la morale sociale de tous les jours » a conclu le député de l’opposition et ancien ministre de la Communication.
Le Témoin